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« 57 ans barakat » !

Nous étions enfants en 1962 et nous avions entendu et certains ont même crié avec les adultes : «7 ans barakat !».

 Nous ne comprenions pas très bien ce que cela signifiait. Mais nous n’avions pas attendu longtemps pour le comprendre, lorsque nous vu avons arriver les colonnes de soldats que nous ne connaissions pas, lourdement armés, le regard menaçant et la gâchette facile.

Nous leur avons même donné un nom : ‘’lasser n Ben Bella’’. Ils avaient réoccupé les mêmes casernes que venait de quitter l’armée française, dressé les mêmes barbelés, et repris les mêmes brimades, tortures, viols et ratissages dans nos villages. C’était cela l’armée de l’extérieur qui avait pris le pouvoir.

En ce temps-là nous ne savions pas que nous allions vivre 57 ans sous leur menace et sous le règne des faussaires qui avaient investi le néo-FLN et ont fait leur fond de commerce pour piller notre pays et  détruire sa culture et ses valeurs morales ancestrales.

Nous avons grandi sous le règne sans partage de ce FLN qui avait monopolisé tous les pouvoirs pendant des décennies. Au moins, la situation était claire : il y avait ‘’ceux du pouvoir’’ et le peuple, battu, silencieux, mais jamais résigné.

Mais ce n’était pas suffisant pour les tenants du pouvoir. Il fallait une nouvelle humiliation de ce peuple méprisé. On organisa alors, périodiquement, des élections pour ressembler aux pays démocratiques, où tout était factice : les candidats uniques ou désignés, le vote alibi, le dépouillement approximatif, les arrangements en fin de scrutin pour sortir les bons résultats. Le peuple participait alors à sa propre dépossession, à son auto-mutilation.

En ce 19 mars 2019, cette nouvelle situation est porteuse de grandes espérances, mais aussi de réelles incertitudes. Le système politique, rodés aux intrigues les plus alambiquées, ne lâchera pas facilement le pouvoir.

Il usera de toutes les ruses et des moyens les plus violents, sans états d’âme, pour garder le pouvoir. Le verbe ‘’démissionner’’ n’existe pas dans son lexique politique.

Quelle que soit l’évolution prochaine, que nous souhaitons se faire dans la voie de la raison et de la paix civile, il est plus que jamais nécessaire de commencer par le commencement : rendre le FLN à tous les Algériens et interdire tout usage partisan de ce sigle, car c’est la source de toutes les déviations et injustices depuis 1962.

Que les militants du ‘’parti du FLN’’ trouvent au plus vite un sigle à leur organisation.

C’est un changement de paradigme qui permettra de rendre leur citoyenneté pleine et entière à toutes les Algériennes et Algériens.

Cette exigence a été criée par beaucoup de manifestants et de commentateurs et acteurs politiques. Elle serait, si elle était annoncée, un deuxième ‘’19 mars 1962’’. C’est un préalable pour entamer des négociations sérieuses vers une nouvelle République algérienne.

La jeunesse algérienne est à l’avant-garde de ce combat pacifique. Cette jeunesse sait qu’elle fera tout pour ne pas vivre les prochaines 57 années, que nous avons vécus, en sous-citoyens sous la dictature d’un FLN… même ‘’rénové’’, ‘’redressé’’, ‘’reformaté’’, mais toujours manipulé par les mêmes usurpateurs et leur descendance.

N’acceptez pas de vivre ce que nous avons vécu !

Aumer U Lamara

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