Le désarroi d’une enseignante de Tamazight à Alger

Les entraves à l’enseignement de Tamazight  en Algérie subsistent encore malgré les déclarations rassurances de Mme Benghabrit , ministre de l’Education Nationale .La mésaventure d’une enseignante à El Biar (Alger) en est la parfaite illustration.
Titulaire d’une licence en langue et culture amazighe de l’université de Bouira , la jeune femme avait passée avec succès le concours d’enseignants à Alger .
« Après avoir obtenu ma nomination officielle en poste d’institutrice de tamazight, nous raconte-elle, au niveau du CEM des frères Amrani  à El Biar , j’ai rejoins mon poste à la rentrée scolaire et j’ai signé , à l’image de tous les instituteurs , mon PV d’installation ».  Au lieu de recevoir son emploi du temps, la directrice lui a demandé de faire le tour des classes pour  distribuer un formulaire dans lequel les élèves devaient répondre par « Oui » ou par « Non » à l’enseignement de tamazight.
L’enseignante originaire de Batna, a alors saisi le secrétaire de la direction de l’éducation d’Alger centre, ce dernier a notifié à l’inspecteur que Tamazight est   obligatoire et doit être enseigner comme les autres matières .
« Peu de temps après, précise l’enseignante, j’étais surprise d’apprendre que mon poste a été purement et simplement supprimé ! » .
Cette facilité avec laquelle un poste budgétaire est supprimé lorsqu’il s’agit de tamazight, témoigne encore une fois qu’il n’existe aucune volonté politique pour promouvoir l’enseignement de Tamazight en Algérie. Le caractère optionnel de son enseignement restera pour toujours  une pierre d’achoppement devant son développement.

Jugurtha Hanachi