Portraits

Qu’est-ce qu’un islamo-Baâthiste ?

Commençons cet article par un aveu, sur ce site nous avons  utilisé ce vocable à maintes reprises. Malheureusement ce terme d’islamo-baâthiste nous semble pas plaire à l’ancien conseiller du président Boumediene : monsieur  Mahieddine Amimour .
L’ancienne éminence grise de Boumadiène , a accusé , dans une publication sur Facebook , ceux qui utilisent ce vocable d’être des ignorants (sic) .  Se sentant visé, votre serviteur va s’atteler dans ce modeste article, à démonter que ce vocable est parfaitement correcte et donnera pour conclure un exemple concret d’un islamo-baâthiste .
Le postulat de départ de M. Amimour est qu’un baâthiste s’oppose par son idéologie à un islamiste. Le premier est laïc et progressiste, alors que le second est réactionnaire, et  partant, le vocable islamo-baâthiste serait un contre-sens.
Pour  le besoin de notre thèse, voici quelques définitions historiques.
Le Baath au moyen orient
Le baath ( ou Baas ) est un parti créé en 1947 à Damas avec comme but l’unification des différents États arabes en une seule et grande nation . Les théoriciens du Baath disent combiner le socialisme arabe et le nationalisme panarabe et pensent  que seul un État laïque permettra de regrouper toutes les composantes d’une nation arabe très divisée sur le plan confessionnel. Les théoriciens du Baathisme eux même n’étaient pas tous musulmans sunnites : Michel Aflak  était chrétien orthodoxe, et  Zaki al-Arzouzi était quant à lui  alaouite. L’option laïque n’était pas donc une conviction mais plutôt un impératif.
C’est grâce à la junte militaire que le Baath arrive au pouvoir, en 1963 en Syrie, et en 1968 en Irak. Loin d’appliquer un programme progressiste,  le Baath fut le symbole de l’immobilisme et du conservatisme.

La Nasserisme en Egypte
Le nassérisme est une idéologie panarabe révolutionnaire, combinée avec un socialisme arabe mais qui reste opposée aux idées marxistes. Gamal Abdel Nasser, bien qu’il ait combattu les frères musulmans, ne fut pas vraiment laïc. Il a mêlé une sorte de populisme nationaliste avec une forme de bigoterie pour la consommation de la foule .

Panarabisme en Algérie
Le premier président algérien Ben Bella  a été ouvertement d’obédience Nassérienne. Houari Boumediene n’a pas changé grand-chose.
Ce nationalisme et ce baâthisme islamo-compatible ont contracté une alliance objective pour combattre un ennemi commun : le berbérisme ! Seul mouvement qui porte en son sein des valeurs progressistes et démocratiques.
Pour combattre  ce berbérisme, les décideurs vont puiser leur arguments dans ce dogme hybride qui est le national-islamisme selon un discoure démagogique et  populiste.
1-Les berbéristes sont contre la Nation arabe, ils sont donc des suppôts de l’impérialisme et du néocolonialisme, et donc les berbéristes = hizb frança .
2- Les berbéristes sont contre la Nation arabe, ils sont donc contre la Oumma islamique (suivant l’amalgame arabe/islam) , donc les berbéristes = des Kouffars ( mécréants ) .
On remarquera, que même aujourd’hui, les berbéristes, malgré les avancées constitutionnelle de Tamazight, sont  vu sous ce même jour. Un berbériste, est souvent un mangeur de ramadan, et un conspirateur au service de la France.
Conlcusion :
Après avoir démontré que le baathisme / panarabisme, a toujours fait bon ménage avec l’islamisme, et même des fois  les deux idéologies furent les deux faces de la même pièce, revenons à notre ami Mahieddine Amimour .
Le terme d’islamo-baâthiste qu’il récuse avec dégoût et dans lequel il voit un contre-sens, est dans la réalité un « pléonasme ».
Et si M. Mahieddine Amimour souhaite voir un islamo-baâthiste en vie, nous lui suggérons très humblement de se regarder dans une glace.

Jugurtha Hanachi

 

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