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Djouhra Draghla « il y a un manque flagrant de textes en Tamazight »

Djouhra Draghla  devait interpréter le rôle féminin dans la pièce « Tirft n Tzagui » présentée par le théâtre régional de Bejaia dans le cadre de la 8e édition du théâtre amazigh de Batna, mais pour de multiples raisons  elle a cédée sa place à  la comédienne  Soraya Simoud qui d’ailleurs n’a pas déméritée en  remportant le prix de la meilleure interprétation féminine.
Pourtant, Djouhra Draghla  était présente ce jeudi 15 décembre au théâtre régional de Batna pour encourager ses confrères de Bejaia et assister aux autres représentations.

Originaire d’Arris au cœur des Aurès, Djouhra Draghla  a déjà un riche palmarès dans le théâtre, ces premiers pas dans le 7e Art elle les a faits au théâtre régional de Batna (TRB) dans lequel elle a travaillé de 1999 à 2004.
Elle a joué au sein du TRB dans nombre pièces qui lui valurent de nombreuses distinctions : « Le petit Prince » qui a remporté le prix de la meilleur œuvre complète au festival de Carthage pour le théâtre pour enfant, la pièce de Taslit n-wenzar de Salim Souhali , «  L’Ours » ..etc.
A partir de 2005 elle rejoint le Théâtre régional de Bejaia où elle a collaboré avec pléthore de metteur en scène comme : Omar Fatmouche (Création, Orfia Fi Samt Alayl …) , Djamel Abdalli ( Le cadavre encerclé ) , l’italien Luca Radaelli directeur du Teatro-Invito de Milan , dans la pièce  ‘’L’histoire de Fibonacci’’. Ces collaborations permirent à Djouhra Draghla  de participer dans les plus prestigieux festivals internationaux comme : Globalize Cologne (Festival internationale pour la danse et le théâtre ; Cologne-Allemagne), et le festival de Mannheim pour le théâtre en Allemagne toujours.

Djouhra Draghla  a participé également dans de nombreuses productions télévisuelles comme le feuilleton ‘’Soula’’ dans lequel  elle a campé le rôle principal, le feuilleton ‘’Hanan Imraya’’ de Messaoud Laayab , ou encore ‘’Douar chaouia’’ de Djamila Arras où elle a joué le rôle de la seconde épouse de Aissa  Djarmouni .

Il y a un manque flagrant de texte en Tamazight

A  une question sur l’absence de textes originaux dans ce festival du théâtre amazigh, Djouhra Draghla  dira « les auteurs qui écrivent en tamazight ne sont pas nombreux, c’est la raison pour laquelle, les metteurs en scène recourent aux adaptations ». Elle propose de se tourner vers la patrimoine populaire « pourquoi ne pas exploiter les contes populaires berbères, les fables de nos grand-mère et les adapter au théâtre ? » nous dit-elle.
Réagissant aux coupes budgétaire dans le secteur de la culture , Djouhra Draghla  ne cache pas ses craintes «  chaque fois qu’il est question d’économie à réaliser , le secteur de la culture et notamment celui du théâtre est la première victime , c’est qu’en Algérie ,  on considèrent encore la culture comme étant un luxe inutile , le festival du théâtre féminin est annulé , la 11e édition du Festival national du théâtre comique de Médéa, qui devait avoir lieu fin septembre courant, a été reportée à l’année prochaine et risque de disparaitre à son tour » nous confie-t-elle sans détour .

Jugurtha Hanachi

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