Thamazgha

Tamazight, langue des savoirs ancestraux

Dans une conférence donnée le 16 avril a Ottawa au Canada par l’écrivain Aumer U Lamara, sur le thème de “la littérature tamazight, quelles perspectives (tasekla tamazight : anwa i d abrid-is)”, il a développé, dans une démarche structurée, le potentiel dont dispose la langue et culture amazigh pour accélérer le mouvement en cours du passage de la littérature essentiellement orale à une littérature écrite.

Au-delà de la présentation (en tamazight) sur le roman amazigh et la nouvelle génération d’écrivains, trois points fondamentaux ont été développés par le conférencier :

1. Tamazight est une langue libre de tout dogme et donc porteuse de potentialités réelles pour son développement. Elle n’a pas subi, dans l’histoire, de contraintes de normalisations sclérosantes par un pouvoir quelconque car elle a toujours été la langue du peuple, hors des cours des différents aguellids. La diversité actuelle des parlers doit etre considérée comme une richesse. Aussi, la langue tamazight n’a jamais été un instrument d’une quelconque religion qui l’aurait enfermée dans le sacré et la rigidité paralysante des codes mystiques.

2. Tamazight est “la langue des savoirs ancestraux” de l’Afrique du Nord (Tamazgha), la langue des connaissances cumulées depuis des siècles pour la compréhension et l’organisation de l’environnement (cosmologie, flore, faune, droit du sol, droit de l’eau, médecine par les plantes, …).

3. La langue tamazight est l’instrument naturel pour exprimer la perception de l’imaginaire amazigh qui fonde la culture de Tamazgha dans sa diversité (mythes et explications de l’univers, rites ruraux, contes, …). A noter que ce qui est véhiculé par la langue dardja (arabe dialectal) n’est souvent que la traduction fidèle de ce qui dit en tamazight.

Un débat de haut niveau a permis un échange animé sur les différents points présentés par le conférencier et la nouvelle situation après l’officialisation hypothétique de la langue tamazight en Algérie.

Un moment d’espoir en contradiction avec les échos véhiculés par les medias (emprisonnement des militants des droits de l’Homme à Ghardaia, détournement des revenus pétroliers, corruption de grande ampleur, menace d’AQMI et de Daech, …).

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