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Communiqué de la LADDH à propos de l’affaire du journaliste Mohamed Taïbi

La Ligue Algérienne pour la Défense des droits de l’Homme s’incline devant la mémoire de M. Tahr Djaout, écrivain et journaliste algérien qui a perdu la vie une sombre journée du 2 juin 1993, suite à un lâche attentat exécuté par des assassins dont on ignore l’identité jusqu’à aujourd’hui. La LADDH rappelle que le simulacre de procès, qu’a eu lieu en juillet 1994 devant le tribunal spécial d’Alger de l’époque, n’a convaincu personne. C’était un des tristes épisodes du déni de justice et de vérité qu’ont connus les affaires relatives aux assassinats politiques.

La LADDH regrette que deux décennies plus tard aucune enquête sérieuse n’a été ouverte sur les assassinats de journalistes.
Aujourd’hui, la situation des journalistes ne cesse de se détériorer les exposants à des abus, des intimidations et des pressions interminables. M. Mohamed Taibi correspondant d’El Watan dans la wilaya de Khanchela a été convoqué par la police du 7e arrondissement de la ville de Khenchela, le dimanche 24 mai 2015, ou il a été auditionné à propos d’une plainte émanant du Wali. L’affaire concerne deux articles parus les 2 et 5 avril 2015 et intitulés respectivement « Le wali perd son sang-froid et insulte les élus » et « APW de Khenchela : le racisme se donne une voix et un visage ».

La LADDH suit avec beaucoup de préoccupation ce dossier et affirme que de telles plaintes cachent une volonté de « faire taire » les journalistes, notamment ceux qui révèlent des dossiers de corruption et de mauvaise gouvernance.

La LADDH rappelle que le droit à l’information est garantit par la Constitution et les Conventions internationale ratifiées par l’Algérie. Elle affirme que la liberté de la presse et des journalistes est la pierre angulaire de toute édification d’un Etat de droit et ne peut en aucun cas être exercée sous quelconques menaces.

La LADDH dénonce avec force ce harcèlement judicaire à l’égard de M. Taibi. Et demande aux autorités le retrait immédiat de la plainte.

Alger le 02 juin 2015
Le président
Maitre Noureddine Benissad

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