Coutumes&Traditions

L’anecdote du vieux de Kebach qui refusait de manger la viande de l’Aïd

L’anecdote rapportée par Germaine Tillion dans le sud de l’Aurès, dépeint le caractère d’un modeste paysan chaoui (des années 1930) qui refusait de manger de la viande du sacrifice parce qu’il n’avait pas le cœur de manger « une bête qu’il a élevé ».  Ne perdons pas de vue qu’à cette époque,  la seule occasion  pour  un paysans chaouis de  manger de la viande était précisément pendant l’Aïd .
Dans son livre  “Il était une fois l’ethongraphie”, Germaine Tillion écrit :
« On dit que les paysans sont durs, mais je me souvient d’un vieil homme de Kebach qui m’a invité ce jour là à partager le meilleur repas de l’année. Voyant qu’il ne mangeait rien, je lui ai demandé s’il était souffrant. Il me répondit qu’il n’avait pas le cœur de manger une bête qu’il avait élevée ».
Ce pauvre paysan , qui préférait  s’abstenir de manger la viande d’une de ses bêtes , et qu’on aurait qualifié aujourd’hui de défenseur de la cause animale , était pourtant dépeint par l’idéologie coloniale comme un sauvage que les bienfaits de la présence française va emmener à la « civilisation ».

Jugurtha Hanachi

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page