ContributionsMythologie

Grecs et Libyques : La nature bivalente des contacts de la Haute Antiquité

Synopsis :
Dans la perspective d’une étude visant à l’analyse symbolique de l’orfèvrerie amazighe – et en particulier celle de la société des Chaouis de l’Aurès – il paraît intéressant d’étudier les liens existant depuis la plus Haute Antiquité avec les peuples berbères d’Afrique du Nord.
L’influence phénico-punique a été souvent mentionnée. Or, si l’on se tourne vers la période antérieure à la conquête romaine, on est forcément obligé de considérer également les échanges inhérents aux sociétés grecques et libyques. À la lumière des connaissances acquises et dans une perspective sociolinguistique, cette étude se propose de faire une rétrospective des contacts entre Grecs et Libyques. En considérant le mythe sous un angle d’anthropologie structurale, et grâce aux acquis historiques, à la toponymie et aux diverses données linguistiques du grec, du tamazight et parfois du phénicien et de l’arabe, on obtient une image plus précise du champ culturel abordé. Le syncrétisme hellène s’est nourri d’un fond de la culture berbère locale permettant d’aborder plus précisément la réciprocité des échanges allant de l’oasis de Siwa (Égypte) à la terre du couchant (le Maroc), en passant par la Cyrénaïque et le sud tunisien. Il va sans dire que cette perspective devra être poursuivie, voire étendue à d’autres cultures antiques, comme celle des Égyptiens ou des Hébreux, autres sources d’influences de la société amazighe.
En définitive, cette approche assoit les données relatives à l’étude des symboles berbères dans son héritage artistique. Cette récurrence, déjà constatée dans la poterie, les tissages ou le tapis,  prolonge ses racines dans l’art de l’orfèvrerie séculaire. C.S.



Abstract :
A prospective approach of the underlying symbols of the Amazigh jewelry – and more precisely that of the Chaoui Berbers in the Aurès Mountains of Algeria – leads to consider the existing links to the Berber communities of Northern Africa in the Antiquity.
The Punic-Phoenician influence has often been mentioned. Yet, by considering the period preceding the Roman conquest, it seems inevitable to ignore the ongoing relations between the Greeks and the Libyans (Greek name for the Berbers). Using a sociolinguistic approach and previous research, the current study aims at summarizing the impact of this encounter. Structural anthropology, historical facts, toponymy, the linguistics of the Greek, the Tamazight, as well as the Phoenician and Arab languages, are used as means to provide a new light to the myths and to offer a better understanding of these cultures. The Greeks’ love for religious amalgamation pushed them to adopt elements of the local Berber culture to favor relations, going from the Siwa oasis, in Egypt, to the land of the falling sun (Morocco), across Cyrenaica and southern Tunisia. Needless to say that this perspective will have to be deepened and even be extended to other cultures of the same period such as the Egyptians or the Hebrews, who in turn have deeply influenced the Amazigh community.
This spectrum clearly comforts the effort to decipher the recurrent symbols of the Berber artistic heritage. A similar approach was already made for pottery, weaving, and rug-making. The same continuity prevails in the art of jewelry making.
C.S.

Quand on aborde l’histoire du monde berbère dans l’Antiquité, on évoque plus communément la période phénico-punique ou la période romaine. Les raisons sont évidentes, d’une part parce qu’on possède un grand nombre de sources couvrant cette période, et d’autre part parce que ce fut une époque notablement longue au regard de l’Histoire.
La Phénicie a joué un rôle primordial dans l’histoire et les échanges maritimes du bassin méditerranéen. Les marins et commerçants phéniciens ont sillonné la Méditerranée  bien au-delà des Colonnes d’Hercule : au nord, vers les îles Scilly, au large de la Cornouaille (route de l’étain), et au sud, le long des côtes du golfe de Guinée (route de l’or). Ils entretenaient des comptoirs dans le but de commercer et de pourvoir un havre à leur flotte maritime. La fondation de Carthage en 814 av. J.-C. demeure leur seule prérogative de colonisation partielle.
La colonisation romaine n’a commencé qu’après la destruction de Carthage par les Romains en 146 av. J.-C. conséquence de la troisième guerre punique.

Illustration 1: le monde grec antique

Au regard des peuplades autochtones du nord de l’Afrique, on a donc tendance à sous-estimer  les influences de l’Égypte et de la Grèce.

Cet article est consacré à l’influence grecque ; une influence beaucoup plus significative qu’on ne l’imaginerait a priori. Il semble en effet utile de faire la synthèse des apports grecs antérieurs à la fondation d’Alexandrie tout en se référant aux recherches déjà accomplies sur ce sujet. Ceci permettra, sans nul doute, d’en appréhender l’importance au monde berbère, terme se justifiant ici dans une optique gréco-libyque. Pour les Grecs, le terme ‘barbaros‘ [βάρϐαρος] désignait les « étrangers » n’appartenant pas à leur civilisation. Les Romains ont ensuite repris ce mot  en latin [barbarus].

 La Phénicie a influencé la culture hellénistique en particulier, dans le domaine de l’alphabet, dont les deux premières lettres alpha et beta, correspondent à l’aleph et beth de l’alphabet phénicien. « Vers l’an 1300 avant JC, les Phéniciens se mettent en tête de simplifier les deux écritures dont ils disposent : l’écriture cunéiforme en usage en Mésopotamie et les hiéroglyphes en usage sur les bords du Nil[1]» L’alphabet grec, directement inspiré par l’alphabet consonantique phénicien, verra le jour au VIIIe siècle av. J.-C.
Par ailleurs, les Hellènes partageaient les mêmes valeurs maritimes et commerciales que les Phéniciens. Ils possédaient également de nombreux comptoirs autour de la Méditerranée. Les côtes du nord de l’Afrique ont donc servi de lieux propices aux échanges entre la civilisation grecque et le monde antique berbérophone. Ces contacts ont très certainement été bilatéraux, apportant à chacun un savoir et une culture qui transcendaient le simple appareil commercial. Il semble donc intéressant de rappeler comment la civilisation hellénistique a étendu ses racines aux terres libyques.

Illustration 2: position de la Cyrénaïque au sud de la Crète

Une considération géopolitique explique pourquoi le premier impact se situe en Cyrénaïque [Κυρηναία]. Ce promontoire du continent africain se trouve très exactement au sud de la Crète. Certaines sources historiques mentionnent que des pêcheurs grecs se sont établis en Cyrénaïque dès le XIIe siècle avant J.-C. Toutefois, la première véritable colonie grecque date du VIIe siècle av. J.-C[2]. Il s’agit de la cité antique de Cyrène[3] [Κυρήνη] fondée en 630 av. J.-C[4]. « Les Grecs, avec leur langue et leur écriture, ont abordé le nord de l’Afrique par la Cyrénaïque[5]. » Les Grecs appelèrent libyque la langue paléo-berbère de la population locale, et par extension les autochtones. Les Libyques étaient alors pour les Grecs ceux que nous nommons aujourd’hui les Berbères ou les Imazighen [ⵉⵎⴰⵣⵉⵖⴻⵏ].

            L’archéologue, conservateur du musée de l’Arles antique, Claude Sintes, évoque l’étymologie de la Libye antique. « L’origine du nom Libye vient de la tribu nomade des Lebou, dont les sources égyptiennes nous apprennent qu’elle vivait dans la région de l’actuelle Tobrouk au début du Ier millénaire av. J-C. […] Pour les Grecs, le toponyme Libye s’applique à l’ensemble du continent africain[6]. » Une autre source linguistique apporte la précision suivante : « Le mot “Libye” vient d’abord de la tribu berbère des Libous, en égyptien ancien “R’bw”.
Il a été repris en grec ancien, “Λιβύη” [libuê] ou “Λιβύᾱ” [libua], pour désigner, à la base, un grand territoire de presque toute l’Afrique du Nord (parfois on utilisait le mot pour signifier toute l’Afrique). En arabe moderne, la Libye s’appelle 
ليبيا [lîbyâ][7]. »

            La colonie de Cyrène, antérieure à celle d’Alexandrie, est tout d’abord fondée sur un mythe. Dans la mythologie grecque, Cyrène était une naïade [Ναιάδες], c’est à dire une nymphe d’eau douce. Selon le poète lyrique Pindare (517-438 av. J,-C.), Apollon un jour observa Cyrène en train d’étouffer un lion qui avait attaqué le troupeau de son père. Le dieu tomba aussitôt amoureux de la nymphe et l’enleva de Thessalie pour l’emmener en Libye, où il fonda la ville de Cyrène pour en faire la  reine[8]. L’historien grec Hérodote [Ἡρόδοτος] (480-425 av. J.-C.) évoque la fondation de la colonie grecque. « Un texte d’Hérodote, mêlant légendes et faits réels, relate la fondation de cette colonie. Deux cents jeunes hommes de Théra (Santorin), poussés par la famine, entreprennent un voyage vers la Libye sur les conseils d’Apollon[9]. » Il sera intéressant ultérieurement de revenir sur cette légende dont le mythe enjolive une réalité liant clairement les contacts entre Grecs et Libyques.

La face cachée du mythe

En abordant l’aire du mythe (du grec μῦθος , mythos, ‘récit’), on découvre alors l’ampleur de ces contacts dépassant, de manière plus profonde encore, les échanges historiques commerciaux. On élude souvent le rôle majeur de l’influence libyque sur la civilisation hellénistique. Après le mythe de Cyrène, l”analyse suivante évoquera donc l’Iliade et l’Odyssée d’Homère, les 12 travaux d’Hercule, le géant Atlas et ses filles les Hespérides, Méduse et les Gorgones, ou encore la déesse Athéna.

            Claude Lévi-Strauss (1908-2009) et Georges Dumézil (1898-1986, spécialiste des Indo-Européens) ont montré selon le concept de l’anthropologie structurale à quel point le mythe conserve une valeur symbolique éclairant les valeurs, voire les fondements, d’une civilisation. Le mythe est une tentative des premiers hommes de décrypter le monde qui les entoure comme le confirme la classiciste américaine Edith Hamilton (1867-1963), (« Myths are early science, the result of men’s first trying to explain what they saw around them[10]. »). Le mythe prend naissance dans une réalité dont l’ethnologue essaye de retrouver de possibles origines. (« The stories are early literature as well as early science. »). Ainsi, le mythe fait-il figure d’une sorte de rite d’initiation ésotérique qu’il faut s’efforcer d’interpréter. Il est significatif de relever ce que Luc Benoist écrit au sujet des mythes grecs[11] : « La dégénérescence des symboles a provoqué la confusion qui règne dans la mythologie grecque dénuée aujourd’hui de toute valeur métaphysique. Elle a transformé les mythes en simples fictions. […] Au cours des âges, le caractère initiatique de ces récits a graduellement disparu derrière leur aspect poétique et romanesque. »

            Dans le cas de la culture grecque, le choix de lieux aussi éloignés du monde égéen dans la mythologie, interpelle.

  1. Le mythe des douze travaux d’Héraclès [Δωδεκαθλος]- Edith Hamilton considère que ce héros n’est autre qu’une figure allégorique de la Grèce (« The great hero of mythology, Hercules, might be an allegory of Greece herself[12] », p.9). Le 10ème travail d’Héraclès concerne le troupeau de Géryon. Le 11ème, plus connu encore, est celui des pommes d’or du jardin des Hespérides.

            1.1. Le troupeau de Géryon[13]– Après 7 années d’efforts, Héraclès [Ἡρακλῆς – ‘gloire d’Héra‘]    arrive aux confins du monde connu, domaine des Titans déchus par les dieux olympiens.     Géryon est le petit-fils de l’aîné des Titans, Océanos [Ὠκεανός], étymologie du mot ‘océan’.      Ce roi à la force légendaire vivait sur une île (Erythie[14]) où il possédait un troupeau de    bœufs d’une grande beauté. C’est d’ailleurs au cours de ce dixième travail que la légende           grecque évoque l’ouverture du passage des Colonnes d’Hercule (nom romain        d’Héraclès) : d’un côté le rocher de Gibraltar, et de l’autre celui de Ceuta. Ce lieu notoire est            une borne symbolique marquant la limite du monde antique établi. Un passage que les    Phéniciens n’ont toutefois pas hésité à franchir.

            Une première analyse du mythe grec fait apparaître quelques éléments symboliques à relever  au passage : les chiffres impliqués (7 et 12) et surtout l’image du bœuf/taureau représentant     une constante dans les croyances méditerranéennes allant du dieu Apis égyptien, au Minotaure crétois, et même aux corridas espagnoles. Il ne faut pas oublier non plus Gurzil, le dieu de la guerre des anciens Berbères, représenté par une tête de taureau. Si l’on se tourne vers la linguistique, on constate alors que la première lettre de l’alphabet phénicien est alef ,  terme signifiant ‘bœuf’, comme d’ailleurs la lettre aleph de   l’alphabet hébreu.

            La symbolique berbère représente ainsi l’image du taureau :

            1.2. Les pommes d’or du jardin des Hespérides – La onzième tâche a lieu dans cette même  région d’occident extrême. Héraclès ne sait pas où trouver exactement ce jardin merveilleux.Il cherche donc l’aide du Titan Atlas [Ἄτλας], condamné par Zeus à porter le monde sur ses épaules. Les Hespérides [Ἑσπερίδες] sont les trois filles d’Atlas et d’Hespéris (Ἓσπερος, ‘l’heure du soir‘ dans la mythologie grecque). Ce sont les gardiennes d’un pommier aux fruits d’or situé dans un verger de cet « extrême occident » où les chevaux du char d’ Apollon, dieu du soleil viennent, chaque soir, se reposer dans les flots de l’océan Atlantique.

            Ce second mythe suscite un certain nombre de commentaires significatifs. Étymologiquement, le mot atlas dérive du verbe grec τλάω / tláô signifiant « supporter» ou « supporter ». Le terme maghrib en arabe [المغرب] signifie ‘ouest‘ ou ‘couchant‘. Il s’agit  évidemment du Maroc ainsi appelé dans la langue arabe. Or, dans cette région océanique se trouve la cité     antique de Lixus, fondée par les Phéniciens bien avant Carthage ou Cadix (VIIe siècle av. J.-C., peut-être même au XIIe av. J.-C.) et peuplée de Cananéens et d’Égéens. Il s’agit de l’actuelle ville de Larache. Le territoire du Maroc était donc déjà « le pays du soleil couchant », domaine d’Hespéris. Les envahisseurs arabes n’ont fait que reprendre les termes antiques. Comme ce fut également le cas du terme Ifriqiya [إفريقيا] désignant alors la Tunisie et dérivé vraisemblablement du mot amazigh ifri [sg.ⵉⴼⵔⵉ, pl.ifren] signifiant ‘caverne’. Par ailleurs, on a beaucoup supputé sur les célèbres « pommes d’or ». On a d’abord cru qu’il s’agissait des oranges, inconnues des Grecs à cette époque. On pense actuellement plutôt aux coings, fruits du cognassier (Cydonia oblonga).

            Quoi qu’il en soit, ce mythe exacerbe les contacts entre les  Libyco-Berbères, les Phéniciens et les Égéens établis dans cet extrême occident, terme repris par la conquête arabe de Sidi Okba.  L’étymologie topographique des monts Atlas et de l’océan Atlantique repose sur ce mythe[15]. Le mot « atlas » est communément utilisé en géographie depuis Gerardus Mercator, géographe et mathématicien flamand de la Renaissance. On pourrait ajouter à cet héritage amazigh, celui du général berbère omeyyade Tarik ibn-Ziyad (670-720 ap. J.-C.) partant à la conquête de l’Andalousie. Les Piliers d’Hercule devinrent ainsi le Jebel Tarik [جبل طارق ,’la montagne de Tarik’) connue aujourd’hui sous le nom de détroit de Gibraltar.

  1. L’Iliade et l’Odyssée d’Homère – Au VIe siècle av. J.-C., Homère [Ὅμηρος] écrit le récit épique d’Ulysse [Ὀδυσσεύς]. L’Iliade [Ἰλιάς] relate l’épopée de la guerre de Troie (vers 1185 av. J.-C.), tandis que l’Odyssée [Ὀδύσσεια] relate le retour aventureux du héros Ulysse en Méditerranée. Parlant d’Ulysse, Luc Benoist écrit que « ce retour se présente comme une suite d’épreuves initiatiques au cours desquelles il aborde successivement des terres de plus en plus septentrionales.[16] » L’un des épisodes mythologiques célèbres de l’Odyssée (chant IX) est celui où le bateau d’Ulysse, poussé par des vents contraires, échoue sur l’île des Lotophages [Λωτοφάγοι]. Ces « mangeurs de lotus » sont un peuple accueillant. Or, le fruit à la douceur de miel qu’ils mangent provoque l’amnésie. Aussi, le lotos menaçant les hommes d’équipage d’oublier leurs noms et leurs origines, Ulysse est obligé de les ramener de force arracher et de fuir le rivage de cette contrée inconnue.

            Ce lieu a été localisé comme étant Djerba [جربة], la plus grande île du nord de l’Afrique. L’île de Djerba est peuplée par des Berbères aujourd’hui encore. On sait également que des migrations ont eu lieu, dès le IIe siècle av. J.-C., entre la mer Égée et le golfe des Syrtes où l’île est située. Voici ce que Jehan Desanges[17] dit du golfe de Gabès dans la Petite Syrte : « C‘est un fait bien connu, et remarqué par les géographes anciens, qu’elle est comme encadrée par deux îles, Cercina au nord (la Grande Kerkenna) et Meninx (Djerba) au sud. Le nom de Cercina est certainement d’origine locale, punique ou libyque. Mais à partir d’une époque que nous ignorons, il connut une interprétation grecque ». Il poursuit en ajoutant au sujet de Djerba: « appelée jusqu’au IIIe siècle de notre ère Meninx, forme la plus complète du nésonyme, et parfois Menix, Menes, ou simplement Mene » que « ces variantes donneraient à penser qu’on a ici également à faire à l’habillage grec d’un nom local. »  Il ajoute que «  le toponyme Μήνιγξ a un sens en grec, à savoir ‘la ou les méninges’. […] Or la forme générale de l’île de Meninx qui deviendra Girba (à notre avis le nom indigène) évoque grossièrement un cerveau. » Il est bon de rappeler que Syrte [Σύρτις Syrtis grec, سرت arabe) est une ville antique de Tripolitaine – lieu de naissance et de mort de Mouammar Kadhafi et qui a fait la une de l’actualité récente. Djerba est donc un lieu bien connu des peuples de l’Antiquité, particulièrement aussi à cause du murex, à l’origine du commerce de la pourpre. Bien avant Carthage peut-être, des Phéniciens avaient fondé la cité d’Utique en 700 av. J.-C. et probablement même dès 1101 av. J.-C., selon certains chroniqueurs anciens. Sémantiquement, Utique vient du phénicien ‘atiq’ signifiant « vieux » alors que Carthage (‘qart-hadast’) fait référence à la « ville nouvelle ». Djerba fut également le théâtre d’une migration juive arrivée ici après la destruction du temple de Salomon en 586 av. J.-C. La synagogue de la Ghriba demeure un lieu de pèlerinage annuel important pour la communauté hébraïque. La communauté berbérophone musulmane de l’île pratique l’islam ibadite – une religion partagée par la communauté berbère du M’zab, dans le sud algérien (aux lointaines origines djerbiennes).

            L’identification du lieu a donc conduit à chercher l’origine du logos, ce fruit mythologique. On a d’abord pensé à une variété locale de dattes, les douglet nur (« doigts de lumière »), presque transparentes et au goût sublime. Toutefois, on suppose maintenant qu’il s’agirait plutôt du jujubier sauvage (Zizyphus lotus), endémique sur tout le territoire nord-africain et dont le fruit est une baie au goût similaire à celui de la datte. Il se trouve d’ailleurs qu’on a pu aussi identifier dans ce fruit deux alcaloïdes, les lotusines A(1) et D(2) aux effets narcotiques. On voit une fois de plus, comment mythe et réalité peuvent se regrouper.

  1. Le mythe de Triton [Τρίτων] – Dans la mythologie grecque, Triton est le fils de Poséidon [Ποσειδῶν], dieu des mers et des océans, et d’Amphitrite [Ἀμφιτρίτη], une Néréide (nymphe marine). Messager des mers, il est l’équivalent mâle d’une sirène. L’imagerie le représente soufflant dans une conque (symbole féminin). Sa demeure se situe dans un lac, vaste mer intérieure, le lac Tritonis. On a pu également localiser cet endroit, déjà évoqué par Hérodote (au Ve siècle av. J.-C.) et Diodore de Sicile (Ier siècle av.J.-C.) : il s’agirait non plus ni moins du chott el-Djérid[18], dans le sud tunisien, une région connue des Grecs comme étant la Petite Syrte. Plus surprenant encore, Athéna, déesse de la guerre et protectrice d’Athènes parmi ses nombreux autres attributs, serait née dans les eaux du lac Triton sous la protection du messager des mers. Ce sera donc l’objet du thème suivant.

            Du lointain Maroc, siège du cycle ultime du soleil, nous revoilà de retour dans ce sud tunisien, prolongement des rives de la Cyrénaïque et de la Tripolitaine. Cela corrobore la connaissance topographique de ce peuple de marins et de sa collusion avec les Libyco-Berbères, allant jusqu’à localiser l’origine de certaines de leurs divinités dans ces territoires nord-africains.

  1. Le mythe de la déesse Athéna [Αθηνα] – Elle était tout à la fois déesse des artisans, des artistes, des maitres d’école, de la sagesse, et de la stratégie militaire. Connue comme Pallas Athéna, elle a été aussi surnommée Athene Tritogeneia, c’est à dire « née de Triton ». Protectrice de la cité athénienne, on la représente coiffée d’un casque et équipée d’une longue lance et surtout d’un bouclier à l’effigie de la Gorgone, Méduse. Ce dernier attribut est particulièrement troublant  quand on se penche sur les origines des Gorgones.
    L’imagerie de la déesse grecque la représente parfois avec un serpent parmi le bestiaire animal l’entourant (Fig.3)

    Illustration 3: Le serpent d’Athéna

    Le mythe de Méduse et des Gorgones – Méduse [Μέδουσα] est l’une des trois sœurs Gorgones (les deux autres sont Euryale [Εὐρυάλη] et Sténo [Σθεννώ]), la seule à être mortelle. Sa chevelure est hérissée de serpents et ses yeux ont le pouvoir de pétrifier quiconque la regarde. Persée [Περσεύς], demi-dieu, aura la mission de la décapiter avec l’aide d’Hermès et d’Athéna. On note une fois de plus, selon Hérodote et Pausanias, que l’antre des Gorgones est situé en Libye[19]. Rien d’étonnant quand on sait que la Cyrénaïque est une colonie grecque et que, par conséquent, les divinités libyco-berbères ont pu avoir un impact sur l’élaboration de la mythologie grecque. « Méduse est une figure assimilable à la déesse-mère de Libye qui a été transformée en créature monstrueuse dans la mythologie grecque. Hésiode raconte, dans sa Théogonie, qu’au départ, c’est une très belle jeune fille convoitée par Poséidon. Un beau jour, Athéna spolie son temple en l’accusant d’avoir forniqué dans le sien. Elle la transforme en femme-serpent. Ensuite, Athéna charge le prince Persée de lui ramener sa tête, qu’elle exhibera désormais en trophée de guerre sur son bouclier[20]»

            On note que le serpent est une image commune à Méduse et à Athéna, deux figures mythologiques féminines d’origine africaine. On s’aperçoit aussi que les Gorgones forment une trilogie féminine, à l’instar des Hespérides. Les deux autres symboles plus connus d’Athéna sont la chouette et l’olivier. Toutefois, l’image du serpent a son importance si on la relie à certains exemples de l’orfèvrerie amazighe, comme les anneaux de pieds (aux deux têtes de serpents) ou encore à l’image du serpent Ouroboros (le serpent se mordant la queue) emprunté, pense-t-on, aux Égyptiens. En d’autres termes, si l’on admet que la bijouterie amazighe a été influencée par les diverses civilisations antiques, on pressent qu’il existe vraisemblablement une origine libyque qui se serait greffée au contact des Grecs et des Phéniciens, puis des Romains.

L’importance de la langue grecque
L’autre influence majeure des Grecs en Afrique du Nord est celle de la langue. Carthage fut fondée en 814 av. J.-C. ; la cité grecque de Cyrène le fut en 630 av. J.-C. Toutefois, comme cela a été évoqué plus haut, les contacts sont bien antérieurs à ces dates. La langue tient une place cruciale dans la communication et donc dans les relations commerciales. Et dans le cas présent, il ne s’agit  pas seulement de la langue parlée. C’est aussi l’attribut de la langue écrite. Certes les Phéniciens, inventeurs de l’alphabet, en sont les précurseurs. L’alphabet grec s’impose ensuite, jouant un rôle majeur dans les échanges du bassin méditerranéen.

Tableau A: Apparition des premiers alphabets de l’Antiquité

            « De leur côté, les Carthaginois étaient nombreux à parler le grec, langue de prestige , mais aussi langue fort utile pour le commerce. […] De Carthage, le grec pénétra à l’époque hellénistique dans les divers royaumes numides et maures. […] Parmi les nombreuses innovations du long règne de Massinissa, roi des Massyles, puis de toute la Numidie jusqu’à la Moulouya, on doit mettre l’accent sur la volonté d’ouverture au monde grec[21]
L’alphabet Tifinagh
La question de la langue – le Tamazight – est liée à celle de l’alphabet – le Tifinagh. Et donc, dans une considération libyco-berbère, il paraît intéressant ici de faire le point sur ce sujet. Dans l’Encyclopédie berbère, Salem Chaker, linguiste à l’INALCO d’Aix-en-Provence, dit que « L’apparition de l’alphabet libyque est bien plus ancienne qu’on ne le pensait traditionnellement (au moins VIe siècle avant J.-C.) et remonte à une époque où l’influence phénico-punique est encore limitée en Afrique du Nord. » Il ajoute « qu’il est très difficile d’expliquer l’apparition de l’écriture libyque par l’emprunt direct d’un alphabet sémitique » et conclut « qu’une émergence endogène, au contact d’une civilisation porteuse de l’écriture – est désormais admise par la majorité des spécialistes. »

Illustration 4: effigie de Zeus-Ammon

Les Libyco-Berbères
Ces données corroborent la forme intrinsèque de l’originalité de la culture libyque qui a généré certains aspects inhérents à sa culture primitive tout en échangeant un savoir externe au contact des Phéniciens et des Grecs, très probablement aussi des Égyptiens (plusieurs pharaons dont Ramsès II étaient berbères). À ce propos, nous n’avons pas évoqué le rôle qu’ont pu jouer les Imazighen de l’oasis de Siwa [ⵉⵙⵉⵡⴰⵏ Isiwan], en Égypte occidentale, ni même quel avait été l’impact de la fondation d’Alexandrie en 331 av. J.-C. À ce sujet, il paraît opportun de rappeler qu’Alexandre le Grand s’est rendu à Siwa en 332 av. J.-C. pour consulter l’oracle d’Ammon[22]. « Pendant l’hiver 332-331, Alexandre […] se rendit à l’oasis de Siwa où était l’oracle réputé de Zeus-Ammon, dont la renommée était entretenue par les Cyrénéens, et qui avait été consulté, d’après la tradition, par Persée et Héraklès. [23]» Alexandre avait déjà reçu le titre de Pharaon à Memphis. Son syncrétisme religieux le poussait à avoir aussi un aval divin. « C’est donc bien l’investiture de fils d’Ammon qu’il alla chercher dans l’Oasis.[24] » Or Ammon (écrit avec deux m pour le distinguer du dieu égyptien Amon) est une divinité libyenne représentée avec des cornes de bélier, autre animal fétiche du bestiaire nord-africain. Ce dieu, également présent en Cyrénaïque, a été emprunté par les Égyptiens pour devenir Amun- Ra et par la mythologie grecque sous la forme de Zeus-Ammon.[25]

Illustration 5 : représentation amazighe du bélier

Il n’est peut-être pas inutile de relever ici également la mention de Persée et d’Héraclès sur le sol d’Afrique du Nord parallèlement à l’importance de l’oracle de Siwa.Il semble également opportun de revenir sur le mythe de Cyrène évoqué au tout début. L’épisode du lion de Thessalie interpelle. Voici ce qu’une étude de Jean Defradas dit à ce sujet : « En étudiant les légendes cyrénéennes, on ne peut se garder de penser que, avant la fondation de la colonie grecque de Cyrène, il y eut des établissements plus anciens en Libye. Il serait étonnant que tant d’indices soient dus seulement à une fabulation tardive, destinée à donner à la monarchie des Battiades le prestige d’une antique lignée. C’est d’abord la légende de la nymphe Cyrène, amenée de Thessalie par Apollon, qui s’est épris d’elle à la voir combattre contre un lion. Ce combat conviendrait à une déesse dompteuse de fauves, et serait mieux placé en Libye qu’en Thessalie; rien d’ailleurs n’atteste la présence de Cyrène autre part qu’en Afrique, et la localisation de sa légende en Thessalie doit être le fait de l’auteur d’une Éée hésiodique, soucieux de replacer dans le cadre cher aux poètes épiques, au pays des Centaures et d’Achille, la déesse éponyme de la ville des Battiades.[26] » L’origine africaine du mythe de Cyrène est également évoqué par Claude Sintes. « Le mythe grec de la nymphe Cyrène, qui séduisit Apollon par sa capacité à étouffer les lions dans ses bras, est parfois associé, dans la littérature comme dans l’iconographie, à celui de la déesse Libye, petite-fille de Zeus et de Io, mère des héros phénicien et égyptien Agénor et Bélos[27] ».

Certains détracteurs vocifèrent à l’idée des sources venues de l’extérieur représentant, à leurs yeux, une autre forme de colonisation. Or, cette interaction s’est également produite en sens inverse comme cet article l’a montré. Citant André Laronde, historien de la Cyrénaïque, Claude Sintes écrit ceci : « Une bonne partie du haut plateau restait aux mains des tribus libyennes fidèles au vieux système agro-pastoral des nomades. Un équilibre s’établissait entre ces deux composantes qui reposait sur une complémentarité : les Libyens fournissaient aux Cyrénéens les produits de l’élevage chevalin et bovin, et aussi le fameux silphion[28]… En retour les Cyrénéens vendaient aux Libyens les produits fabriqués qui leur étaient nécessaires[29]. » Cette fraternité d’échanges conforte donc l’importance de la culture amazighe dès la Haute Antiquité. Un texte de Gabriel Camps, paru en 1979 dans Antiquités africaines confirme cette démarche[30]. « Voilà plus de vingt-cinq ans que je dénonce ce travers, par ailleurs fort compréhensible, qui ne fait voir dans la continuité africaine qu’une succession d’influences historiques étrangères, phénicienne, romaine, vandale, byzantine. »
Les Garamantes, chaînon manquant

Il manque à cette considération synthétique un lien avec les Garamantes, peuple mythique saharien (originaire de Garama, dans le Fezzan libyen : nom transmis par les Grecs). Théodore Monot (1902-2000) a abordé le mythe de « l’émeraude des Garamantes » dans un article paru en 1977[31]. On sait encore assez peu de choses sur ces « conducteurs de chars » : signalés par Hérodote et étudiés par Gabriel Camps[32]. Toutefois, une équipe de l’université anglaise de Leicester[33] a entrepris des recherches prometteuses sur le terrain, interrompues en fonction de la situation politique locale. Quand on en saura davantage sur la civilisation des Garamantes (500av.J.C.- 700 ap. J.-C.), on sera très probablement surpris par l’ampleur de cet héritage sans doute lié à la civilisation antérieure à l’origine des peintures rupestres du Tassili n’Ajjer ou à la société targuie, gardienne des Tifinagh, résultant de l’écriture libyque des Garamantes. Car si les Phéniciens avaient établis une route maritime vers le Golfe de Guinée, les Garamantes avaient crée une route transsaharienne vers l’Afrique de l’Ouest d’où ils rapportaient l’or, l’ivoire et les bêtes sauvages. Dans l’état actuel des connaissances, cela demeure encore une sorte de chaînon manquant liant l’Afrique du Nord à l’Afrique subsaharienne.

Cette analyse est une ébauche qu’il faudra développer. Les sources des connaissances sont multiples et évoluent rapidement. C’est pourquoi il manque parfois une approche synthétique permettant de mieux faire le point sur l’état des connaissances relatives à la culture amazighe.

 On a vu qu’à cette période de l’Histoire il y a eu une interaction sans doute bénéfique. La contribution du monde berbère touche une vaste diversité, résumée comme suit :

  • la topographie : la chaîne de l’Atlas, l’occident extrême, l’océan Atlantique, le détroit de Gibraltar, parmi les lieux les plus connus. On pourrait d’ailleurs ajouter ici le nom même du continent transmis par les Romains : le terme ‘Afrique’ [Africa] vient du terme amazigh ifri pour le rocher ou la caverne).
  • L’origine mythologique de certaines déités : Ammon, Athéna, Méduse. Il n’est peut-être pas inutile de souligner la présence notoire des personnages féminins, en relation aux habitudes matriarcales en usage dans ces sociétés (?)
  • L’existence locale d’un bestiaire animal – certes partagé par d’autres cultures : le serpent, le taureau, le bélier.
  • La botanique : le cognassier (Cydonia oblonga), le jujubier (Ziziphus).

 Cet héritage ne concerne bien évidemment que le sujet abordé, c’est à dire la collusion entre Grecs et Libyques. Il en existe d’autres au fil du temps.

L’histoire de l’Antiquité méditerranéenne permet de mieux comprendre l’interférence, voire le syncrétisme, entre la civilisation hellénistique et celle du monde libyque de la même période. Elle souligne le rôle du monde berbère – le Tamazgha [ⵜⴰⵎⴰⵣⵖⴰ] – et l’influence qui en résulte.

 Il est évident que cette influence va encore s’enrichir à la période romaine. Elle sera de premier ordre à l’ère chrétienne, par exemple, avec Augustin d’Hippone (Aurelius Augustinus, 354-430 ap. J.-C.), berbère numide natif de Thagaste (Souk Ahras) en Algérie. L’empereur romain Septime-Sévère (Lucius Septimius Severus, 146-211 ap. J.-C.), était un Berbère de Leptis-Magna, en Tripolitaine. Quant à son fils Caracalla (Marcus Aurelius Severus Antoninus Augustus, 188-217 ap. J.-C.), il était natif de Lugdunum (Lyon).

En tout état de cause, il a semblé utile de rappeler l’importance de l’héritage partagé entre les Grecs et les Libyques éclairant ainsi les bénéfices réciproques de ces contacts. On a vu aussi le rôle qu’ont pu jouer les Égyptiens, bien sûr les Phéniciens, ou même encore l’arrivée des premiers Hébreux.

Christian Sorand

 

Tableau B : Ancienneté des cités phéniciennes et grecques d’Afrique du Nord

Références bibliographiques :

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Autres liens Internet :

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 http://www.livius.org/sources/content/arrian/anabasis/alexander-visits-siwah/

Cyrene – Greek Mythology: https://www.greekmythology.com/Myths/Mortals/Cyrene/cyrene.html

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The foundation of Cyrene: legends and reality : https://stoa.wordpress.com/2007/04/01/the-foundation-of-cyrene-legends-and-reality/

Matriarcat berbère : des résistantes à l’islam aux amazones de Kadhafi : https://matricien.org/geo-hist-matriarcat/afrique/berbere/

Méduse, déesse-mère de Libye, déchue par Athéna, la vierge sans mère, fille de Zeus :

 https://matricien.org/patriarcat/mythologie/pantheon/meduse/

[1]    Les Phéniciens inventent l’alphabet, Herodote.net,: https://www.herodote.net/1300_avant_JC-evenement–13000000.php

[2]                 Ancient North Africa / The Greeks in Cyrenaica, Britannica : https://www.britannica.com/place/North-Africa

[3]    UNESCO : site archéologique de Cyrène : http://whc.unesco.org/fr/list/190/

[4]        Cyrene, Britannica : https://www.britannica.com/place/Cyrene-ancient-Greek-colony-Libya

[5]    Jehan Desanges, Persée: http://www.persee.fr/doc/keryl_1275-6229_2007_act_18_1_1143

[6]    Claude Sintes : La Libye antique, Gallimard, pp.42-43

[7]                                                                                                 Forum Babel:  http://projetbabel.org/forum/viewtopic.php?t=16550

[8]    Encyclopediae Britannica : https://www.britannica.com/topic/Cyrene-Greek-mythology

[9]    Claude Sintes : La Libye antique, Gallimard, p.43

[10]  Edith Hamilton : Mythology, Timeless Tales of Gods and Heroes, p.8, Grand Central Publishing, New York, 2011.

[11]  Luc Benoist : Signes, Symboles et Mythes, pp.102-103.

[12]  Edith Hamilton : Mythology, Timeless Tales of Gods and Heroes,, p.9

[13]  Le troupeau de Géryon : https://mythologica.fr/grec/heraclet10.htm

[14]  Erythie : http://www.cosmovisions.com/$Erythie.htm

[15]  Encyclopédie berbère, Atlas, J.Desanges & J.Riser : https://encyclopedieberbere.revues.org/1213

[16]  Luc Benoist, Signes, Symboles et Mythes, Que Sais-je ? p.107

[17]  Jehan Desanges, Persée : http://www.persee.fr/doc/keryl_1275-6229_2007_act_18_1_1143

[18]  Persée- http://www.persee.fr/doc/globe_0398-3412_1884_num_23_1_5778

[19]  Brittany Garcia : http://www.ancient.eu/Medusa/

[20]  https://matricien.org/patriarcat/mythologie/pantheon/meduse/

[21]  Jehan Desanges, Cahiers de la Villa Kérylos : http://www.persee.fr/doc/keryl_1275-6229_2007_act_18_1_1143

[22]  Livius.org : http://www.livius.org/sources/content/arrian/anabasis/alexander-visits-siwah/

[23]  Gérard Lucas, Persée : http://www.persee.fr/doc/mom_0184-1785_2005_act_33_1_2297

[24]  René Vallois, Persée : http://www.persee.fr/doc/reg_0035-2039_1931_num_44_205_7023

[25]  Ammon, Greek myth index : http://www.mythindex.com/greek-mythology/A/Ammon.html

[26]  Jean Defradas : Le culte des Anténorides à Cyrène, Revue des Études Grecques, Persée.

[27]  Claude Sintes : La Libye antique, Gallimard, p.57

[28]  « Le silphium ou silphion  était utilisé comme condiment par les Grecs et les Romains, ainsi que comme plante médicinale contre les maux de gorge.» ,  http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/silphion/ ; il existe une étude consacrée à cette plante intitulée « Synésios de Cyrène et le Silphion de Cyrénaïque » et citée en référence dans la bibliographie.

[29]  Claude Sintes : La Libye antique, Gallimard, p.45

[30]  Camps Gabriel. Les Numides et la civilisation punique. In: Antiquités africaines, 14,1979. pp. 43-53

[31]  Théodore Monod – L’émeraude des Garamantes : http://www.annales.org/archives/cofrhigeo/garamantes.html

[32]  Gabriel Camps : https://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/les_garamantes_conducteurs_de_chars_et_bAtisseurs_dans_le_fezzan_antique.asp

[33]  Article du Figaro (2011) : http://www.lefigaro.fr/sciences/2011/11/17/01008-20111117ARTFIG00600-la-chute-de-kadhafi-permet-de-mettre-au-jour-une-civilisation.php

 

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