Spécimens d’anneaux de chevilles anciens des Aurès

Les spécimens de chevillères illustrés ici permettent de souligner les caractéristiques de l’Ardif des Aurès.
Les représentations récurrentes font apparaître deux images clés : celle du Soleil, appartenant au cycle cosmique, et celle du Serpent, symbole de fertilité et de régénérescence terrestre. Cette dualité complémentaire met en exergue le nombre 2 (féminin) : l’anneau se porte en paire et comporte deux embouts à tête de serpent. S’agit-il d’une évocation au dieu grec Hermès ou d’une autre divinité locale ?
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Spécimen d’anneau de cheville en argent de la région de Ghoufi datant vraisemblablement de la fin du XIXe ou du début du XXe.
Cet anneau a été acheté localement dans les années 80. -On distingue 2 têtes de serpent de forme cubique se faisant face sur chaque embout. -La tige comporte 3 sections écaillées entrecoupées de 2 sections lisses. © collection privée M.Cliquet |
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Il s’agit du même anneau que celui de l’illustration nº1.
-On distingue clairement une tête cubique à l’effigie du serpent. -L’incision de cette tête symbolise le soleil. -Celles de la tige rappellent les écailles du serpent. -Or le dessin apparent semble être celui d’une croix berbère X qui serait donc la stylisation d’une roue solaire. © collection privée M.Cliquet |
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Autre exemple de chevillière ancienne en provenance des Aurès.
-On retrouve l’utilisation de deux têtes de serpent cubiques. -La tige de l’anneau comporte une décoration continue. -Cette fois, la tige a une apparence torsadée, rappelant sans doute le mouvement ondulatoire du reptile mais aussi le mouvement ondulatoire des serpents du caducée d’Hermès. © quintessences.unblog.fr |
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Détail du même anneau de cheville que sur l’image précédente (nº3).
-Ce gros plan permet de distinguer la partie supérieure de l’embout cubique ainsi que le détail des incisions torsadées de la tige. -La forme plate de l’embout cubique est à l’effigie stylisée d’une tête de serpent. -On y retrouve une nouvelle fois l’image d’un soleil.
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Il s’agit toujours du même exemplaire de chevillière qu’aux images nº 3 et 4.
-Le gros plan de la tige révèle une imagerie interférente entre le soleil et semble être la représentation d’une graine. -Le symbole serait alors le principe naturel d’une germination rendue possible par la chaleur des rayons solaires (principe du serpent). -L’apparence torsadée de la tige ainsi que la multiplication d’une dualité entre soleil/feu/masculinité et germe/matrice/féminité sont autant d’images représentant un cycle cosmique de procréation continue. |
Christian Sorand
Ces illustrations sont une appendice de l’article L’anneau de cheville [Ardif ou Akhelkal]